C'était le 6 juillet de l'an 1016, au point du jour. Le comte de Blois marchait vers Montrichard avec confiance, ne se figurant pas que les Angevins osassent attaquer sa nombreuse et brillante
armée. Déjà il allait atteindre Pont-Levoy, la forteresse de son fidèle Gelduin, lorsque l'armée du comte d'Anjou se présenta rangée en bataille, avec l'avantage de la position. Dissimulée jusque-là
sous les bois, elle barrait maintenant le passage. Eudes fur frappé de stupeur, dit la chronique ; mais il prit bientôt son parti et fit avancer des lignes. Les Angevins attendirent de pied
ferme.
Ce fut un choc terrible, et bientôt une effrayante mêlée. Mais le comte d'Anjou est renversé de cheval et blessé ; le brave Sigebrand de Chemillé, son porte-enseigne, et plusieurs seigneurs de la
maison de Sablé tombent morts à ses côtés ; son armée, écrasée par le nombre, commence à plier ; un moment après, elle recule lentement dans la direction d'Amboise. Le comte de Blois se voit déjà
vainqueur, et son arrière garde, se croyant inutile pour achever la défaite, commet l'imprudence de ne pas appuyer et continue sa route jusqu'à Montrichard.
D's qu'il avait reconnu la multitude de ses ennemis, et que, se voyant blessé, il avait pressenti le danger d'une défaite, Foulques avait dépêché un courrier au comte de Mans. Au premier signal,
Herbert monte à cheval avec ses compagnons et vole vers le lieu de combat, en ordonnant à ses hommes de pied de le suivre par les hauteurs de Montrichard.
Extrait de « Etude
historique sur Montrichard et Nanteuil » Abbé C. Labreuille, 1896